Château Portier à Romanèche-Thorins

« Le sol, le végétal, le millésime et l’humain », sont les quatre éléments de tout vin, et ici ils sont réunis en un seul endroit. « Je fais déguster mes vins par paire, en changeant un de ces 4 éléments ». Enfin, plutôt un des trois, car “l’âme“ de ce vigneron est l’élément intangible. « Lors d’initiation à la dégustation, j’essaye de donner envie de sentir, de ressentir et faire sauter les blocages pour libérer la parole », insiste Denis. Chacun étoffe ainsi sa bibliothèque sensorielle et apprend à mettre des mots sur ses sensations. Des valeurs et un savoir qu’il a transmis à ses deux filles en créant notamment –spécialement lors de leur enfance– une gamme de jus de fruit (chardonnay, pêche des vignes...). Privilégiant l’échange, Denis « cherche à faire vibrer les gens et les tourner vers nos connaissances et nos savoir-faire », explique-t’ il inlassablement.

Vignes, vins, terroirs, sols, pédologie, géologie… cet ingénieur œnologue est un puits de savoirs, aux explications douces et compréhensibles par tous. « Je m’adapte à mon public », sourit Denis. Et les visiteurs –notamment étrangers et anglophones– apprécient, puisqu’il parle Anglais aussi. « J’adore l’échange direct. Je crois en l’humain », dit-il. Sa femme et lui sont d’ailleurs bénévoles à la Croix Rouge, altruistes par nature. Ce qui ne les empêchent nullement d’afficher un réel professionnalisme touristique, avec des offres et des prestations de qualités adaptées pour les groupes comme pour les particuliers ; pour le visiteur de passage comme pour la tenue de séminaires d’entreprise. Selon la formule choisie, une promenade digestive est même prévue après le mâchon. Cet encas traditionnel –fait de saucissons, fromages et pain– se marie au choix avec chacune des neuf appellations produites (Chénas, Chiroubles, Fleurie, Beaujolais, Saint-Véran…). Ces dernières années, les voyagistes ou tour opérator locaux et les croisiéristes l’ont d’ailleurs bien compris et repéré. Les escales vont doubler depuis la Saône en contrebas. Alors, la prochaine fois que vous voudrez déguster un moulin-à-vent –1er cru Clos Portier, comme il se nommait avant les décrets d’appellation de 1924– pourquoi ne prendriez-vous pas le bateau ? Un voyage qui, quoi qu’il en soit, ravira tous vos sens.